Docteur d’Etat ès Sciences spécialité anthropologie
Depuis 1980 les recherches de Mme Yvette Deloison portent sur l’étude de la locomotion des premiers hominidés.
1995 : Inscrite sur la liste des experts judiciaires près la Cour d’Appel de Paris.
1999 : Elue membre du conseil d’administration de la FNADE, Fédération Nationale des Docteurs d’Etat.
2000 : Nommée «Honorary Research Associate» de l’Unité de Recherche de Sterkfontein à l’Université du Witwatersrand à Johannesburg, Afrique du Sud.
2000 : Elue Secrétaire Général au «Conseil National pour le Doctorat es Sciences», CNADES.
2000-2004 : Coordonnatrice avec E.A.Cabanis de l’enseignement optionnel « Variabilité Humaine & Evolution » du DEA «Biomorphologie quantitative, variabilité de la forme humaine» des Universités Paris V et Paris VII.
Associée à la chaire du Collège de France « Paléoanthropologie et Préhistoire » dirigée par le Professeur Yves COPPENS.
Bibliographie
– Préhistoire du Piéton (2003)
Communications
1991 : Les australopithèques marchaient-ils comme nous ?
1992 : Sur les traces de pas de Laetoli en Tanzanie
1999 : L’homme ne descend pas d’un primate arboricole
2004 : Les empreintes de pas de Laetolie, Tanzanie
2007 : Classification hiérarchique ascendante à partir des distances généralisées D² calculée sur des mesures de proportion des os des pieds des primates.
Quelques questions à Mme Yvette Deloison
Hominides.com :
Votre Livre Préhistoire du Piéton repousse les origines de la bipédie. Nos ancêtres seraient donc bipèdes depuis 15 millions d’années ?
Yvette Deloison :
Il me semble qu’il a dû exister un ancêtre primate à l’origine de tous les primates mais je n’ai pas de preuves. Comme me l’a suggéré un grand patron de chirurgie orthopédique, peut-être y a-t-il eu des ancêtres différents pour la lignée humaine et celle des singes, grands ou petits ?…
Pour moi, je crois que les ancêtres de la lignée humaine sont bipèdes depuis beaucoup plus longtemps que 15 Ma.
Hominides.com :
Quels éléments de vos recherches vous ont permis de bâtir cette théorie ?
Yvette Deloison :
La découverte de caractères évidents de locomotion arboricole pour les australopithèques confirmés par ceux des empreintes de pas de Laetoli et surtout par la loi d’irréversibilité de l’évolution, ou loi de Dollo. Pour aboutir au pied humain spécialisé dans la locomotion bipède permanente, le pied bipède n’a pas pu dériver d’un pied hautement spécialisé comme l’est le pied arboricole. Par conséquent il ne peut provenir que d’un pied non spécialisé.
Hominides.com :
Cette théorie est assez « révolutionnaire ». Comment la communauté scientifique a-t-elle réagi à la publication de vos recherches ? Yvette Deloison :
J’ai reçu et reçois toujours beaucoup de manifestations favorables à mon hypothèse autant de scientifiques que d’amateurs éclairés. Je sais que Coppens fait beaucoup de compliments de mes connaissances et de mes recherches, notamment à son cours du Collège de France, tout en reconnaissant qu’il n’est pas d’accord avec mon hypothèse. Il ne me cite jamais auprès des médias. De même que Pascal Picq, lequel avait repris mon hypothèse (à son compte !) dès sa parution puis est revenu à l’hypothèse de la savane… J’ai toutefois reçu une lettre me félicitant du Professeur Tobias d’Afrique du Sud, lequel connaît mon travail. Par ailleurs, je suis très sollicitée pour des conférences où je suis toujours très encouragée.
Ce qui est important pour moi, j’ai le soutien sans limite des orthopédistes, des anatomistes, des médecins, paramédicaux et des vétérinaires et cela depuis 1985 alors que j’avais dit que les australopithèques ne pouvaient pas être nos ancêtres, compte tenu de l’anatomie de leur calcaneum.
Hominides.com :
Comment réagissez-vous aux récentes communications scientifiques sur Orrorin, ou sur le nouvel hominidé découvert par Bruce Latimer… qui prétendent toutes détenir le premier bipède ? Yvette Deloison :
En ce qui concerne Orrorin, le fémur présente un angle du col avec le corps de l’os de 120° ce qui est l’angle spécifique du fémur australopithèque. Chez l’homme, c’est 130°.
Enfin, la phalange de main nettement incurvée et un peu aplatie ressemble aux phalanges des mains des arboricoles. Comment ose-t-on envisager un primate avec une locomotion bipède et des mains d’arboricole ? C’est une aberration anatomique.
Hominidés.com remercie Mme Yvette Deloison d’avoir bien voulu répondre à nos questions.
2010 Réaction d’Yvette Deloison à la découverte d’Ardi
Lors d’une émission sur France Inter avec Yves Coppens, Yvette Deloison déclare à propos d’Ardipithecus : » …la main et les pieds sont très longs comme les grands singes, le pied a un gros orteil qui s’écarte donc ce n’est pas un gros orteil… c’est un premier orteil… ce qui est un caractère typique d’arboricole... » Pour Yvette Deloison, nous avons un ancêtre, il y a 15 millions d’années, qui était déjà bipède mais ardipithecus ne fait pas partie de notre lignée.