Né le à Paris2 d'un père ingénieur en électro-technique3 et d'une mère femme au foyer4, deuxième enfant d'une famille catholique qui en comptera sept4, Étienne Klein poursuit ses études au lycée Louis-le-Grand.
Il échoue à l’oral des concours d'entrée à l'École normale supérieure de Paris et à l'École polytechnique4, mais est admis à l'École centrale, d'où il sort en 1981 avec le diplôme d'ingénieur. Il obtient un DEA en physique théorique de l'Université Paris-Sud en 1982, un doctorat en philosophie des sciences de l'Université Paris-Diderot en 1999 et l'habilitation à diriger des recherches (HDR) en 20065.
Il fait, en 1981, un stage d'été au CERN6. C'est à cette occasion que naît son goût pour la physique, son histoire et ses prolongements philosophiques7. Il entre au Commissariat à l'énergie atomique en 19837.
Il participe à plusieurs grands projets, notamment à la mise au point de la séparation isotopique par laser et à la conception d'un accélérateur à cavités supraconductrices pour électrons8. Détaché au CERN pendant deux ans, entre 1992 et 1994, il participe comme ingénieur à la conception du grand collisionneur de particules européen, le Grand collisionneur de hadrons (Large Hadron Collider, LHC)9. Dans le même temps, il enseigne la physique quantique et la physique des particules puis la philosophie des sciences à l'École centrale de Paris. Pendant cette période, il publie également des chroniques mensuelles dans le magazine La Recherche10,11.
Travaux en philosophie des sciences
De plus en plus engagé dans les questions relatives à la philosophie des sciences, Étienne Klein publie en 1991, sur les conseils de Michel Cazenave, un premier ouvrage consacré aux paradoxes en physique et intitulé Conversations avec le sphinx. Puis il entame une collaboration avec le physicien et philosophe Bernard d'Espagnat, qui aboutira, en 1993, à la publication d'un livre, Regards sur la matière, des quanta et des choses, portant sur les différentes interprétations de la physique quantique. S'ensuivront d'autres travaux menés en collaboration avec d'autres physiciens ou philosophes, tels Michel Serres, Michel Spiro, Pierre Léna, Jean-Michel Besnier, Marc Lachièze-Rey, Heinz Wismann, Gilles Cohen-Tannoudji ou encore Jean-Jacques Szczeciniarz. En 1991, il met sur pied, avec Michel Spiro et Gilles Cohen-Tannoudji, les colloques PIF (Physique et Interrogations Fondamentales)[réf. souhaitée]. En 1999, il obtient, sous la direction de Dominique Lecourt, un doctorat en philosophie des sciences, dont le mémoire sera publié sous le titre L'unité de la physique.
En 2006, il obtient sous la direction de Jean-Jacques Szczeciniarz une habilitation à diriger des recherches (HDR)8, dont le mémoire remanié sera publié sous le titre Le facteur temps ne sonne jamais deux fois.
En 2007, il fonde et dirige le Laboratoire de recherche sur les sciences de la matière (LARSIM)12, abrité au sein de l'Institut de recherche sur les lois fondamentales de l'univers (IRFU) du Commissariat à l'énergie atomique (CEA) à Saclay. Composé de physiciens et de philosophes, on y étudie les fondements de la physique, les implications philosophiques des découvertes des physiciens (notamment en physique quantique, en cosmologie et en physique des particules), ainsi que l'évolution des rapports entre la science et la société et les questions éthiques soulevées par l'avancée des sciences et des technologies.
Activités d'auteur
Depuis 1991, Étienne Klein écrit des ouvrages, essentiellement autour de l'idée que la physique peut obliger à s'écarter des pensées les plus ordinaires, produisant parfois des résultats qui correspondent à ce que Maurice Merleau-Ponty appelait des découvertes philosophiques négatives, au sens où ils modifient les termes en lesquels certaines questions philosophiques se posent13.
Étienne Klein a ainsi consacré plusieurs essais à la question du temps en physique4, notamment Les Tactiques de Chronos et Le Facteur temps ne sonne jamais deux fois. Il y démontre en particulier que les formalismes de la physique obligent à faire la distinction entre le temps et le devenir, plus exactement entre le cours du temps et la flèche du temps.
Dans son livre Discours sur l'origine de l'univers, il explique ce par quoi les progrès de la cosmologie contemporaine invitent à modifier notre façon de parler du Big Bang14.
D'autres ouvrages d'Étienne Klein s'intéressent aux interprétations de la physique quantique et aux grandes questions soulevées par les avancées de la physique contemporaine15.
Par ses livres et ses conférences, il présente à un public averti mais également plus large différents aspects de la physique quantique, les grands enjeux de la recherche contemporaine (matière et énergie noires), ainsi que l'histoire de sa discipline, en s'attachant plus particulièrement à quelques personnalités majeures. Il a notamment consacré un ouvrage à Albert Einstein16 et un autre au physicien italien Ettore Majorana17, ainsi qu'un film sur la vie et l'œuvre de ce dernier (avec le réalisateur Camille Guichard), intitulé Le mystère Ettore Majorana, un physicien absolu.
Avec le pianiste Jacques Perry-Salkow, il a publié un livre d'anagrammes (Anagrammes renversantes, ou le sens caché du monde)18. Avec le rugbyman Jonny Wilkinson et le physicien Jean Iliopoulos, il a publié un ouvrage intitulé Rugby quantique.
Étienne Klein collabore régulièrement à des revues ou magazines tels que Pour la science, Études, Philosophie Magazine19 ou Le Point.