Emmanuel Todd, né le à Saint-Germain-en-Laye, est un anthropologue, historien, essayiste, prospectiviste1 français.

Il travaille principalement sur les thèmes de la parenté et de la famille, qu'il aborde comme des systèmes (ou structures) et de façon transdisciplinaire, selon la démarche de l'anthropologie historique. Formé au début des années 1970 dans ce courant historiographique qui promouvait une histoire de la famille d'ambition universelle croisant les méthodes de différentes sciences sociales, il continue de développer depuis selon cette optique holiste une œuvre originale où l'analyse historique s'appuie sur la géographie, la statistique des populations et d'autres sources variées. Lui-même définit volontiers ses travaux comme relevant autant de la démographie, de l'anthropologie ou de la sociologie, que de l'histoire. Son hypothèse centrale est le rôle déterminant des systèmes familiaux dans la constitution et l'évolution des phénomènes et discours collectifs de grande échelle comme les idéologies politiques, les comportements électoraux, les religions.

Associant dans ses ouvrages technicité et hypothèses parfois controversées2, dans un style souvent proche de l'essai, parfois polémique, politiquement engagé, Emmanuel Todd a connu dès ses débuts un parcours atypique, rapidement critiqué et peu suivi par les milieux universitaires, mais avec un important succès public. Ses travaux étant bien accueillis au Japon — il compterait désormais plus d'ouvrages édités en japonais qu'en français compte tenu de la publication de nombreux entretiens — il se présente ainsi, en plaisantant, comme la « Mireille Mathieu » des sciences sociales3. Dans des livres comme L'Invention de la France (1981), L'Invention de l'Europe (1990) ou L'Origine des systèmes familiaux (2011), il a largement popularisé certains concepts clés de l'anthropologie historique, comme les systèmes familiaux (ou structures familiales) ou les coutumes successorales (héritage égalitaire ou inégalitaire notamment).

Biographie

 
L'historien Emmanuel Le Roy Ladurie, figure fondatrice de l'anthropologie historique, enseignant et inspirateur d'Emmanuel Todd.

Famille et vie privée

Emmanuel Guillaume Francis Robert Todd4 est issu d'une famille d'intellectuels5. Son père est le journaliste Olivier Todd6, fils d'un architecte juif austro-hongrois, Julius Oblatt, et d'une britannique immigrée en France, fille naturelle d'une mère lesbienne revendiquée, Dorothy Todd (en), qui fut rédactrice en chef de l'édition britannique du magazine américain Vogue dans le Londres des années 1922 à 1926. Sa mère est la publicitaire Anne-Marie Nizan (1928-1985), fille du philosophe et journaliste communiste Paul Nizan (1905-1940) et d'Henriette Alphen (1907-1993), issue de la bourgeoisie juive7 et cousine de l'anthropologue Claude Lévi-Strauss (1908-2009)8,9,10.

Sa famille passe la Seconde Guerre mondiale aux États-Unis, à Hollywood11.

L'historien Emmanuel Le Roy Ladurie, ami de sa famille, lui offre son premier livre d'histoire ; dès l'âge de dix ans, il veut être archéologue12. Il fait ses études secondaires au Lycée international de Saint-Germain-en-Laye en vue de préparer un baccalauréat scientifique. Il est alors membre des Jeunesses communistes. En juin 1968, alors qu'il prépare le baccalauréat, il adhère brièvement au Parti communiste français (trois de ses grands-parents étant ou ayant été communistes et le dernier, social-démocrate6).

Selon Pierre Chaunu, la démarche intellectuelle de Todd s'apparente à celle des «sciences dures »13.

Divorcé et brièvement remarié, Emmanuel Todd a quatre enfants de trois femmes différentes, deux filles et deux garçons.[réf. nécessaire] Ses parents étant très liés à la famille Guetta, il se lie d'amitié dans sa jeunesse avec leur fils Bernard, au point qu'Olivier Todd les surnommait les « NSU », pour « nourrissons socialistes unifiés ». Avec les droits d'auteur de son livre Après l'empire (2002), il s'achète une maison en Bretagne6, près du port de Doëlan14.

Études

Il poursuit ses études à l'Institut d'études politiques de Paris et à l’université Paris-Sorbonne où il obtient une maîtrise d'histoire en 1972, puis est envoyé par Le Roy Ladurie, devenu son professeur d'histoire moderne, au prestigieux Trinity College de l’université de Cambridge pour étudier durant trois ans les structures familiales auprès de Peter Laslett15, qui sera son directeur de thèse. Fasciné par les mathématiques et les statistiques, il souhaite se spécialiser en histoire quantitative. Commençant par la démographie historique en plein essor à cette époque, il étudie les phénomènes de fécondité, mariage, mortalité, puis soutient une thèse de doctorat en anthropologie historique sur les communautés paysannes de l'Artois, de la Bretagne, de la Toscane et de la Suède16. La famille prise sous l'angle des systèmes familiaux devient alors le cœur de ses recherches17. Il entretient cependant des rapports exécrables avec son directeur de thèse Peter Lasslet, le soupçonnant de lui voler ses idées6.

Élève d'Emmanuel Le Roy Ladurie au moment où celui-ci participe à la fondation de l'anthropologie historique, Emmanuel Todd est dès ses débuts universitaires plongé au cœur de ce courant essentiellement franco-anglais qui en quelques années renouvelle en profondeur la pensée et les méthodes des historiens18,19. Caractérisée par son intérêt pour les formes les plus variées de la vie quotidienne et des phénomènes culturels (parenté, famille, enfance, alimentation, rituels et folklore, etc.) et par sa transdisciplinarité, l'anthropologie historique est une démarche d'ambition globalisante et universelle sur le plan thématique, mais aussi sur le plan méthodologique : portée en France par l'École des Annales et en Angleterre par l'université de Cambridge autour de Peter Laslett, elle s'appuie sur des sources historiques inédites ou oubliées, issues notamment de la démographie historique des années 1960 (registres paroissiaux, chartes successorales, documents fiscaux) et de la sociologie des systèmes familiaux de Frédéric Le Play (1806-1882).

C'est sous l'enseignement à Cambridge de Peter Laslett qu'Emmanuel Todd découvre la méthode leplaysienne20, qui va durablement influencer ses travaux15. Plus largement, l'influence de l'histoire des Annales et la méthodologie novatrice de l'anthropologie et de la démographie historiques sont décisives dans l'orientation d'Emmanuel Todd, et vont se retrouver tout au long de son œuvre, notamment l'intérêt pour la cartographie et la statistique, et la conviction que sous les discours et comportement collectifs agissent des déterminismes de la longue durée historique, identifiables à travers les formes d'organisation familiale21,22.

Travaux d'anthropologie historique

L'Invention de la France

Les analyses conjointes d'Emmanuel Todd avec le démographe Hervé Le Bras dans L'Invention de la France paru en 1981 démontrent pour la première fois la diversité anthropologique au sein d'une France supposée jusque-là homogène. Dans cette thèse, la France est un pays où l'État a précédé la nation. Les systèmes familiaux y sont très différents et divers, mais son modèle d'organisation permet d'assurer une cohérence dans une grande diversité ; l'idéal français d'homme universel est le reflet de cette exigence.

Cette analyse reçut un succès universitaire23 et marqua la reconnaissance de l'anthropologie historique dans les milieux académiques français[réf. nécessaire].

Liens entre les systèmes familiaux et les idéologies

À la suite de ces travaux initiaux, dans une approche holiste, Emmanuel Todd estime que de nombreux phénomènes socio-politiques et économiques sont déterminés par :

La théorie du lien entre les systèmes familiaux et la nature des superstructures idéologiques, mais aussi sociales et économiques est, selon Emmanuel Todd, un modèle d'une grande puissance prédictive. Elle permet ainsi de construire une interprétation cohérente de l'Histoire.

Cette approche peut avoir des applications explicatives et prospectives. Elle s'écarte de la perception universaliste radicale des modèles libéraux ou marxistes réduisant l'Homme à un « Homo œconomicus » ; un Homme « posé sur une flaque d'huile » seulement mû par l'intérêt individuel ou collectif. Au contraire, selon Todd, il existe des mouvements longs de l'Histoire qui ne dépendent pas de conjonctures ou de cycles. Cette théorie valorise donc tout particulièrement l'intérêt des sciences sociales et de la démographie.

L'essentiel des travaux d'Emmanuel Todd portent sur l'hypothèse d'une détermination des idéologies, des systèmes politiques ou religieux par les systèmes familiaux. Ces travaux donnent lieu à la publication de trois ouvrages : La Troisième Planète en 1983, L'Enfance du monde en 1984, L'Invention de l'Europe en 1990, qui souligne la grande diversité de l'Europe au sein du continent pour en conclure à l'absence de véritable culture commune.

Ces ouvrages furent dans l'ensemble froidement accueillis dans le monde universitaire qui leur reproche leur caractère réducteur à un unique facteur anthropologique24,25,26. Selon Emmanuel Todd, ses travaux ont été rejetés par les universitaires a priori, sans analyse suffisamment précise des données exposées27. Selon E.Todd, des chercheurs qui avaient commencé à publier sur le sujet auraient été menacés: « J'ai passé ma vie dans le Moyen Âge », conclut-il dans une conférence28.

En revanche, Emmanuel Todd parvient à toucher un public non universitaire grâce aux maisons d'édition Le Seuil et Gallimard. Il est soutenu en particulier par Jean-Claude Guillebaud au Seuil.

Selon l'historien Pierre Chaunu, enthousiaste dès 1983, c'est une « bombe » : « Avec une pareille œuvre, Emmanuel Todd va troubler pour longtemps le domaine des sciences humaines. Plus rien ne sera désormais identique »29,30. Chaunu « salue une des rares pensées totalement cohérentes et vraiment féconde de ce temps ».

Selon la même grille d'analyse, il présente en 1994 les modèles d'intégration des immigrés choisis par les différents systèmes nationaux du monde, dans Le Destin des immigrés. Puis L'Illusion économique, en 1998, applique l'influence des mêmes catégories familiales à la variété des systèmes capitalistes.

Origines et évolution des systèmes familiaux dans le monde

Ces recherches ont été élargies, au moyen d'un diffusionnisme méthodologique basé sur le principe du conservatisme des zones périphériques issu du domaine de la linguistique, de manière à expliquer l'origine des systèmes familiaux dans le monde et leur évolution dans l'Histoire31,32. Ces derniers travaux ont permis d'affiner et d'étendre la définition des systèmes familiaux formulée initialement par Le Play.

En 2011, Emmanuel Todd livre le premier des deux volumes de L'Origine des systèmes familiaux, consacré à l'Eurasie. Il s'agit de la somme de quarante années de recherches et de milliers de fiches, d'une recension systématique des travaux des anthropologues du monde entier sur les organisations familiales. Un travail consistant en une mise en forme dans une perspective historique des travaux des anthropologues de terrain. L'ouvrage conduit à la présentation d'un véritable modèle d'interprétation de l'Histoire. Il prend à contre-pied le sens commun en soulignant que le modèle de la famille nucléaire est le modèle archaïque de la famille et que les modèles de famille souche et de famille communautaire sont des constructions de l'Histoire. Il donne une interprétation du déclin de certaines sociétés qui, pourtant, avaient tout créé : l'État, la monnaie, l'écriture. En effet, sur la longue durée, la complexification des structures familiales, conduisant à l'abaissement du rôle de la femme, finit par étouffer les sociétés. Au contraire, le modèle archaïque de la famille nucléaire produit des sociétés certes moins imaginatives sur le plan social, mais plus dynamiques, sans cesse capables de se ressourcer.

Essais

Décomposition de l'URSS

Todd publie en 1976 La Chute finale, son premier livre. Todd y prédit « la décomposition de la sphère soviétique » au moyen d'une approche historique. Puisqu'il était impossible d'obtenir des données fiables provenant d'URSS, ou de visiter ce pays dans des conditions satisfaisantes, il fallait analyser ce pays en historien, comme on étudierait l'histoire des paysans du Moyen Âge, c'est-à-dire avec des sources très limitées. Il suffisait pour cela de construire un modèle sur la base de quelques données statistiques, surtout démographiques, mortalité infantile, taux de suicide, etc33., de témoignages et de contes. Ce n'est peut-être pas tant le thème de ce travail qui surprend34 que la méthodologie qui retient donc l'attention : la puissance de son analyse repose sur une interprétation anthropologique. À cette époque, dans un climat (particulièrement vif en France) de dénonciation du totalitarisme, la plupart des essayistes et historiens soviétologues, relayés par les nouveaux philosophes, laissent plutôt craindre un accroissement de la « menace soviétique » et n'imaginent pas la disparition de l'URSS. À un moment où le Parti communiste français est encore un des partis dominants à gauche et où le climat international est à la Détente, l'ouvrage d'Emmanuel Todd a un faible retentissement en France, mais il est bien accueilli35. Les comptes-rendus dans les médias furent nombreux, mais l'information a été vite oubliée36. L'historien Marc Ferro considère rétrospectivement qu'il s'agit du « succès le plus mémorable de la clairvoyance dans l'analyse critique »37.

Todd travaille de 1977 à 1983 au secteur Histoire du service littéraire du quotidien Le Monde pour lequel il produit des comptes-rendus d'ouvrages38 mais il se brouille avec une partie du milieu intellectuel6. Parallèlement, dans le sillage de Jean-François Revel auquel il succède et qui avait publié La chute finale, il dirige de 1979 à 1981 avec Georges Liébert la collection Libertés 2000 aux Éditions Robert Laffont. C'est ainsi qu'il publie en 1980 une traduction de l'ouvrage de Christopher Lasch, Le complexe de Narcisse, la nouvelle sensibilité américaine39, auquel il se référera souvent par la suite, par exemple dans l'ouvrage Après la démocratie.

En 1979, Le Fou et le Prolétaire, ouvrage au ton peu académique, dédié à Jean-François Revel, est une première tentative pour expliquer l'émergence des idéologies au XXe siècle, mais dans une approche purement psychologique. La problématique de la schizophrénie est au cœur de sa réflexion quand il conteste les analyses de type libéral ou marxiste qui réduisent l'Homme à une fonction d'homo œconomicus.

Déclin des États-Unis, émancipation de l'Europe

Todd publie Après l'empire en 2002. Ce livre est une réflexion prospective sur le déclin de la puissance des États-Unis, leur effondrement économique et stratégique, leur impuissance à s'affirmer comme seule superpuissance au monde. Cet essai est l'occasion pour Todd d'anticiper une crise financière majeure : « Qu'est-ce que c'est que cette économie dans laquelle les services financiers, l'assurance et l'immobilier ont progressé deux fois plus vite que l'industrie entre 1994 et 2000 ? » et d'en arriver à la conclusion suivante : « Nous ne savons pas encore comment, et à quel rythme, les investisseurs européens, japonais et autres seront plumés, mais ils le seront. Le plus vraisemblable est une panique boursière d'une ampleur jamais vue suivie d'un effondrement du dollar, enchaînement qui aurait pour effet de mettre un terme au statut économique « impérial » des États-Unis. » L'ouvrage est un best-seller international, traduit dans plus de vingt-cinq langues40. Le , dans une de ses rares interventions publiques, Oussama ben Laden appelle le peuple américain à étudier les idées de certains intellectuels, et selon Pierre-André Taguieff, il ferait référence, sans le nommer, à l'ouvrage d'Emmanuel Todd Après l'empire41.

Renvoyant dos à dos les théoriciens du « Choc des civilisations », Emmanuel Todd édite avec le démographe d'origine libanaise Youssef Courbage42 Le Rendez-vous des civilisations (2007). Basé sur une analyse démographique du monde musulman, cet ouvrage scientifique renverse la perspective commune en montrant en particulier que le monde arabe est en cours de modernisation, avec une hausse de l'alphabétisation et une baisse rapide de la fécondité. Les auteurs s'étonnent que cette évolution, comparable à celle de l'Europe à d'autres moments de l'Histoire, ne produise pas une crise de transition qui, au-delà de l'extrémisme religieux, se traduirait par un bouleversement politique, en particulier en Tunisie. Après le déclenchement des révolutions arabes, Todd précise dans l'ouvrage Allah n'y est pour rien ! (2011) que l'effondrement de l'endogamie caractéristique de l'organisation de la famille arabe était la variable qui avait permis le déblocage de ces sociétés.

Démographie et analyses politologiques

Todd collabore dès 1980 avec le démographe Hervé Le Bras. Ils éditent en 1981 L'Invention de la France, un atlas qui déroute les sociologues43 en remodelant les représentations mentales de la France. C'est ainsi que la cartographie permet de dissocier vote communiste et monde ouvrier. Todd poursuit ses travaux sur la France et publie La Nouvelle France en 1988, dans lequel il souligne que la remontée en voix du Parti socialiste au début des années 1980 s'appuie sur un électorat catholique qui votait traditionnellement à droite. Dans L'Invention de la France, l'une des cartes de l'atlas évoque l'ouvrage-phare du journaliste et philosophe Jean-François Revel Ni Marx ni Jésus (1970), qui est un ami de la famille Todd44.

En 2008, l'essai Après la démocratie s'appuie sur une contradiction entre ses analyses précédentes sur le système anthropologique français, l'élection de Nicolas Sarkozy et la candidature de Ségolène Royal à la présidence de la République en tant que candidate de la gauche. La France de 2008 se définirait par la stagnation éducative et par le vieillissement de sa population, dans un contexte de vide idéologique, mais dans un pays où, pourtant, les niveaux absolus d'éducation et de richesse n'ont jamais été aussi élevés, aux côtés d'un système de sécurité sociale toujours en place.

En 2012 et en 2013, dans une nouvelle édition de L'Invention de la France puis dans Le mystère français, Emmanuel Todd et Hervé Le Bras présentent un approfondissement du travail entamé lors des années 1980. Grâce à de nouveaux outils statistiques, ils détaillent leur grille d'analyse à l'échelle communale et interprètent le vote Front national comme la caractéristique d'une France vivant en habitat groupé (notamment dans la partie est de la France) mais où la sociabilité de voisinage a disparu (par exemple du fait de la rurbanisation). Ils montrent également par la cartographie qu'il n'existe aucune corrélation entre les départements où on votait communiste et ceux où on vote Front national. Les deux chercheurs, à la lumière des études les plus récentes, brossent le portrait d'une France d'une grande diversité, où l'homogénéité n'a jamais existé, pays d'ordre et de désordre qui est à la fois tolérant et fortement assimilateur, sur des territoires qui constituent autant de « provinces culturelles ».

Qui est Charlie ?

En mai 2015, Todd publie Qui est Charlie ? Sociologie d'une crise religieuse, ouvrage consacré aux manifestations des 10 et 11 janvier 2015, qui réagissaient aux attentats commis quelques jours plus tôt.

Dans cet ouvrage, l'auteur entend démontrer à partir d'une cartographie des manifestations, « l'hégémonie du bloc MAZ » (c'est-à-dire des classes moyennes, des personnes âgées et des « catholiques zombies ») sur la politique française. Pour Todd, la France géographiquement périphérique, de tradition autoritaire et inégalitaire, a pris le dessus sur la France centrale, libérale et égalitaire, à travers sa conquête du Parti socialiste, ce qui rappelle les tensions de l'affaire Dreyfus et de Vichy entre une France égalitaire et une France inégalitaire45. Le livre est particulièrement controversé, et le Premier ministre Manuel Valls signe dans Le Monde une tribune dénonçant un ouvrage dont les thèses « participent d’un cynisme ambiant, d’un renoncement en règle, d’un abandon en rase campagne de la part d’intellectuels qui ne croient plus en la France »46. Emmanuel Todd lui répond, comparant son optimisme à « celui du maréchal Pétain et de la Révolution nationale »47. Dans la même interview il affirme que « soit Manuel Valls n'a pas lu mon livre, soit il est vraiment bête »48. Manuel Valls réaffirme par la suite « avoir bien lu [son] livre »48.

Le livre est critiqué du point de vue méthodologique. L'erreur écologique, dont il serait coutumier selon l'enseignant chercheur Thierry Joliveau, l'amènerait en effet à conclure à des corrélations individuelles « sur la seule base de corrélations à des niveaux géographiques supérieurs »2. Ainsi, selon les sociologues Vincent Tiberj et Nonna Mayer, « que les régions qui ont compté le plus grand nombre de manifestants soient d’anciens bastions du catholicisme ne permet pas de conclure que les catholiques ont été les plus nombreux à manifester49 ». Cependant, cette affirmation d'Emmanuel Todd qui associerait les « catholiques » aux manifestations n'apparaît pas dans l'ouvrage. En effet, le groupe « catholique zombie » n'est pas constitué de « catholiques » et il est de surcroît associé au « bloc MAZ ». Les approximations de certaines critiques conduisent ainsi Anne Verjus, politiste, chercheuse au CNRS, membre du laboratoire Triangle à Lyon, à produire leur déconstruction méthodique dans une série de trois articles50.

Selon l'écrivain Alain Mabanckou, Emmanuel Todd fait preuve dans ce livre d'une conception « à l'américaine », en promouvant l'idée que la satire ne doit pas s'exercer à l'encontre des plus faibles, en l'occurrence ici les musulmans51. Le livre génère un débat très important dans la presse et les médias et s'écoule à plus de 60 000 exemplaires au 5 juin 201552.

Dans sa chronique matinale humoristique sur France Inter, Sophia Aram moque la démarche de Todd qui s’efforce « de prendre la défense des musulmans de France juste par gentillesse ». Elle voit une condescendance de sa part à l'égard des immigrés et évoque une impression que peuvent ressentir les musulmans d’être « pris pour des demeurés53 ».

Les Luttes de classes en France au XXIe siècle

Dans cet ouvrage paru début 2020, qui se veut être « un livre de dévoilement de la société française »54, Todd développe une analyse à contre-courant d'une vision d'une montée des inégalités en France, en montrant plutôt une homogénéisation de la société française, avec une baisse du niveau de vie des 99% des Français les plus pauvres.

S'inspirant de Karl Marx dans l'esprit, « également détesté par le monde universitaire »55, Todd reprend le concept d'autonomisation de l’État français par rapport à la société. Critiquant la méthode de l'Insee, cet ouvrage lui vaut une nouvelle controverse avec Karine Berger56, vieille connaissance qu'il a déjà croisée sur plusieurs plateaux TV57,58, ex-députée et désormais cheffe du département des affaires financières de l'Insee.

Observant que « la police cogne pour Macron et vote pour Le Pen »59, Emmanuel Todd développe après la parution du livre le concept de macro-lepénisme, c'est-à-dire une collaboration du Rassemblement National et de La République en Marche, deux forces politiques prétendument opposées, dans « l'exercice des violences faites à la société »60.

Alors que le livre paraît au cœur de la mobilisation contre la réforme des retraites, Todd qualifie celle-ci de « Gleichschaltung macroniste »61, avec l'idée centrale de mise au pas de la société 61.

Où en sont-elles ? Une esquisse de l'histoire des femmes

En janvier 2022, Todd publie Où en sont-elles ? Une esquisse de l'histoire des femmes en réaction au mouvement #MeToo62. Il y affirme que l'émancipation des femmes est achevée63,64 et conteste l'existence du patriarcat en Europe Occidentale65.

Son ouvrage « passionnant et polémique » selon l'Express65, « essentiel » selon Marianne64, « audacieux » pour Le Point62 renouvelle la vision du rapport entre les sexes pour Le Figaro63. A contrario, l'essai est considéré comme un « pavé pseudoscientifique » par L'Obs66 et un « pamphlet masculiniste conservateur » par Télérama67.

Positions dans le débat public

Emmanuel Todd entend intervenir dans le débat public en tant que chercheur, déclarant ainsi : « Je ne me considère pas comme un intellectuel. Je suis un chercheur, et je suis intervenu occasionnellement dans le débat parce que j'avais le sentiment d'avoir mis la main empiriquement sur des choses intéressantes que les gens n'avaient pas pour comprendre 68 ».

Société

La fracture sociale et l'ère post-démocratique

En 1995, il écrit, pour la fondation Saint-Simon, une note intitulée Aux origines du malaise politique français69. Cette analyse le fait connaître des médias, qui lui attribuent alors par erreur la paternité de l'expression « fracture sociale ». Mais Todd n'a jamais utilisé cette expression, bien qu'il ait décrit dans son texte un concept assez proche. Cette expression provient en réalité d'un texte de Marcel Gauchet que Todd avoue n'avoir jamais lu70, et que Jacques Chirac réutilisera lors de sa campagne présidentielle9. Il s'est toujours défendu d'être le père de cette formule8,71,72.

Selon lui, le monde politico-médiatique est entré à la fin du XXe siècle en phase post-démocratique, en se détachant des préoccupations des classes populaires et moyennes qui auraient « décroché des élites », comme le démontreraient les campagnes du camp du « oui » lors du référendum sur le Traité de Maastricht, en 1992, du référendum sur la Constitution européenne, en 2005, ou la réforme des retraites de 201073.

Les émeutes de 2005

Emmanuel Todd prend à contre-pied l'opinion commune en soulignant les spécificités des émeutes de l'automne 2005, qu'il insère dans la tradition française :

« Je ne vois rien dans les événements eux-mêmes qui sépare radicalement les enfants d'immigrés du reste de la société française. J'y vois exactement le contraire. J'interprète les événements comme un refus de marginalisation. Tout ça n'aurait pas pu se produire si ces enfants d'immigrés n'avaient pas intériorisé quelques-unes des valeurs fondamentales de la société française, dont, par exemple, le couple liberté-égalité. Je lis leur révolte comme une aspiration à l'égalité. Je trouve d'une insigne stupidité de la part de Nicolas Sarkozy d'insister sur le caractère étranger des jeunes impliqués dans les violences. Je suis convaincu au contraire que le phénomène est typique de la société française. Leur violence traduit aussi la désintégration de la famille maghrébine et africaine au contact des valeurs d'égalité françaises. Notamment l'égalité des femmes. »74

Emmanuel Todd souligne également que les émeutes ne sont pas le seul fait de jeunes issus de l'immigration, contrairement à l'image qui était donnée en général par le système d'information75.

Religion

Dans Qui est Charlie ? publié en mai 2015, Emmanuel Todd revient notamment dans l'introduction sur les événements de janvier 2015, et les réactions ultérieures, et son refus de s'exprimer publiquement avant la sortie du livre : « Que le droit au blasphème sur sa propre religion ne devait pas être confondu avec le droit au blasphème sur la religion d'autrui, particulièrement dans le contexte socio-économique difficile qui est celui de la société française actuelle : blasphémer de manière répétitive, systématique, sur Mahomet, personnage central de la religion d'un groupe faible et discriminé, devrait être, quoi qu'en disent les tribunaux, qualifié d'incitation à la haine religieuse, ethnique ou raciale. »76,77. Au-delà de l'introduction, l'auteur expose tout au long du livre les raisons qui ont motivé sa réaction, particulièrement « l'hypocrisie »78 des classes moyennes qui, d'un côté, manifestent massivement pour la liberté d'expression, mais de l'autre acceptent sans protestation politique une société où le chômage est élevé et le taux d'incarcération en forte augmentation : « Mais peut-on vraiment qualifier de "social" un État dont la gestion économique assure, sur la longue période, structurellement, un taux de chômage destructeur de vie supérieur à 10 % ? Un tel résultat évoque plutôt la politique d'une alliance de castes - mêlant fraternellement ploutocrates, retraités et classes moyennes, publiques et privées, le bloc MAZ [classes Moyennes, personnes Âgées, catholiques Zombies] qui accepte l'inégalité... quand cela l'arrange. »79

Politique française

Le « hollandisme révolutionnaire »

Lors de l'élection présidentielle de 2012, après avoir soutenu Arnaud Montebourg à la primaire socialiste80, Todd soutient François Hollande, dans le prolongement des conclusions de son ouvrage Après la démocratie. Il voit dans la candidature de Hollande un retour aux fondamentaux de la France, avec ses principes d'égalité, en opposition à Nicolas Sarkozy qu'il perçoit comme l'antithèse de ces principes. Face à une crise d'une intensité aussi violente que celle des années 1930, il parie sur une réaction « de gauche » de la France. Il pense qu'Hollande peut devenir un « Roosevelt » français, qui pourrait tirer les conséquences de l'impasse des politiques antérieures. Engagée à l'issue d'une politique menée dans l'échec jusqu'à son terme, cette nouvelle politique serait un « 1983 à l'envers », allusion au revirement néo-libéral des socialistes cette année-là. Un tel processus serait proprement « révolutionnaire », Todd allant jusqu'à utiliser l'expression « hollandisme révolutionnaire »81. Mais un an après l'élection de François Hollande, Todd fait un bilan extrêmement critique de l'action gouvernementale82. En 2016 alors que la fin du mandat de François Hollande approche, il parle de « fascisme rose »83.

Élection présidentielle française de 2017

Dans une interview avant le premier tour, il indique réfléchir à s'abstenir de voter et déclare que dans l'hypothèse où il voterait, son suffrage irait à Jean-Luc Mélenchon ou Nicolas Dupont-Aignan84.

En vue du second tour de l'élection présidentielle française qui oppose Emmanuel Macron à Marine Le Pen, il déclare qu'il s'abstiendra : « Voter FN, c'est voter xénophobe. Pour moi, ça ne fait aucun doute. Quand je dis xénophobe, je suis poli parce que le mot qui me vient à l'esprit, c'est raciste. Mais, pour moi, voter Macron, c'est l'acceptation de la servitude85,86 ».

Élection présidentielle française de 2022

Si Todd se montre de plus en plus critique et désintéressé vis-à-vis de la vie politique française, développant le concept de « comédie politique » dans son ouvrage Les Luttes de classes en France au XXIe siècle, il déclare en février 2021 qu'il votera pour Arnaud Montebourg si ce dernier se présente, au motif qu'il présente les problèmes « en termes économiques » et qu'il est « le moins islamophobe »87.

Europe

Traité de Maastricht

Todd se déclare favorable au « non » au référendum de 1992 sur le traité de Maastricht. Dans le sillage des opposants, il rejoint en 1994 le club Phares et Balises de Jean-Claude Guillebaud et Régis Debray88, puis brièvement la Fondation du 2-Mars (ex-"Fondation Marc-Bloch") en 1999, qu'il quitte sur un désaccord de principe6.

Constitution européenne de 2005

En 2005, Todd se déclare favorable à la constitution européenne. Dans une interview au Monde89, il revient sur son opposition à Maastricht, il explique qu’avec le recul, il valait mieux finalement avoir l’euro. « Nous sommes dans une crise mondiale majeure et l'on voit bien qu'au moment de la guerre en Irak la France qui s'y opposait a démultiplié sa puissance et sa capacité d'influence parce qu'elle était encastrée dans l'euro ».

Il explique aussi être en opposition stratégique avec le non de gauche. « Dans l'univers qui s'annonce, on ne peut confondre l'ultralibéralisme avec l'économie de marché. L'ultralibéralisme est en train de mourir avec l'économie qui le porte, cette économie américaine qui est maintenant attachée à un État devenu fou. L'Europe est en train de lui faire la peau, grâce à l'euro. Bientôt, dans un monde qui étouffe de ce libre-échangisme asymétrique, le centre de gravité réel de l'économie repassera l'Atlantique et c'est dans le cadre d'une Europe organisée que l'on pourra définir de nouvelles règles. »

Todd défend l’idée d’un protectionnisme qui permettra d'éviter la pression extérieure sur les salaires ouvriers. Mais selon lui, ce protectionnisme n'a de sens qu'à l'échelle européenne. D’où sa défense d’une préférence communautaire au sein de l’UE.

Euro

Todd a souvent changé d'avis sur la question de la monnaie unique européenne. En 1995, dans un avant-propos à une réédition de L'Invention de l'Europe, il émet une hypothèse : « Soit la monnaie unique ne se fait pas, et L'Invention de l'Europe apparaîtra comme une contribution à la compréhension de certaines impossibilités historiques. Soit la monnaie unique est réalisée, et ce livre permettra de comprendre, dans vingt ans, pourquoi une unification étatique imposée en l'absence de conscience collective a produit une jungle plutôt qu'une société. »

Au début des années 2000, il se dit favorable à la monnaie unique et y voit même une des facettes de l'émancipation de l'Europe dans Après l'empire, ce qui l'amène à soutenir le projet de constitution européenne[réf. nécessaire].

En janvier 2011, il affirme dans Le Soir que l'euro disparaîtra faute de réorientation politique de l'Europe : « S’il survit, ce sera dans un contexte de réorientation générale des politiques économiques européennes90. » À partir de ce moment, son avis sur l'euro devient de plus en plus négatif, jusqu'à considérer le déclin économique de la France (et de tous les pays européens à l'exception de l'Allemagne) comme principalement imputable à l'euro et donc à soutenir la sortie de la France de la zone euro91.

Protectionnisme à l'échelle européenne

Todd défend l'idée protectionniste depuis les années 1990 en s'appuyant sur les travaux de Friedrich List, dont il initie la réédition de l'ouvrage Système national d'économie politique en 199892. Todd affirme qu'un protectionnisme à l'échelle de l'Union européenne permettrait de compenser les dysfonctionnements de la monnaie unique, de combattre la montée des inégalités et la pression sur les salaires exercées sur l'Europe du fait du « libre-échange intégral ». Il milite pour cette option aux côtés des économistes Jean-Luc Gréau et Jacques Sapir, proposant un Manifeste pour un débat sur le libre-échange. Le 16 juin 2011, ils présentent un sondage de l'IFOP financé par ce groupe : « Les Français, le protectionnisme et le libre-échange »93.

Néanmoins, depuis 2012, Emmanuel Todd ne milite plus en faveur de l'option protectionniste européenne, ne croyant plus en la possibilité de sauver l'euro qu'il considère comme irrémédiablement condamné, étant le facteur de divergences croissantes entre les pays de la zone euro. Il souligne que l'Europe est devenue un système hiérarchique et autoritaire, sous domination allemande94, qui conduit à la désindustrialisation en particulier des pays membres de la zone euro95. Du point de vue de l'histoire de longue durée, Emmanuel Todd considère que cet échec montre que les nations européennes ne peuvent surmonter de trop grandes différences entre elles et que l'Europe retrouve le cours ordinaire de son histoire, avec ses vieilles contradictions, alors qu'elle avait été mise au pas par les grandes puissances de l'époque de l'Après-guerre96.

Monde anglo-américain

Ayant fait ses études à Cambridge, Todd garde des liens privilégiés avec le monde anglo-américain, où il passe la plupart de sa vie intellectuelle. Il explique dans une interview être « complètement pro-américain »97

Élection de Barack Obama

Todd ne partage pas l'enthousiasme qui suit l'élection du premier président métis de l'histoire des États-Unis : « C'est une Amérique paniquée qui vient de l'élire. Avec cette crise du système financier américain, dans un pays qui croit beaucoup à l'argent, c'est un pays en état de panique »98

Brexit et élection de Donald Trump

Se sentant enfin « dans le camp des vainqueurs »99 avec ces deux évènements, Todd livre une analyse de ces phénomènes en reprenant ses travaux sur les effets néfastes du libre-échange et l'avance intellectuelle du monde anglo-américain.

Ayant anticipé le Brexit dès 2014100, Todd voit dans la sortie du Royaume-Uni de l'Union Européenne une démonstration de l'autoritarisme de cette dernière. « Les Britanniques partent parce qu'ils n'aiment pas la bureaucratie bruxelloise, bien sûr, mais surtout parce qu’ils ont la liberté chevillée au corps », explique-t-il ainsi101, ou encore : « La zone euro est devenue un bloc autoritaire, désireux de mettre au pas les Britanniques et avec eux la démocratie libérale »102.

Quant à l'élection de Donald Trump aux États-Unis, Emmanuel Todd fait non pas l'éloge du personnage « mais de son électorat »99, la dénonciation du libre-échange, qui avait par ailleurs aussi permis la montée en puissance de Bernie Sanders note-t-il103, ayant favorisé sa victoire contre Hillary Clinton103. Le long de son mandat, Todd félicite les mesures protectionnistes prises par Trump en qui il voit un néo-listien, « libéral à l'intérieur et étatiste vis-à-vis du reste du monde »104.

Télévision

Emmanuel Todd est régulièrement invité sur les plateaux des chaînes de télévision française pour faire la promotion de ses ouvrages et aussi pour ses analyses de politologue. Il passe pour la première11 fois à la télé à l'occasion de la sortie de La chute finale (1976) sur le plateau de l'émission Radioscopie de Jacques Chancel105. Il apparaît également sur Antenne 2 en 1977 avec son père en vacances dans le Var106. Ses passages télévisés l'amènent à prendre position dans les débats politiques français et occidentaux contemporains de plus en plus régulièrement dans les années 2010. Il est ainsi déçu des gouvernements présidés par François Hollande, en qui il avait vu la possibilité d'un « révolutionnaire » au début de son mandat. Il s'oppose frontalement à Nicolas Sarkozy, en qui il voit le fossoyeur de la démocratie en France à l'occasion du Traité de Lisbonne et de manière encore plus virulente à Emmanuel Macron et ses électeurs, déclarant ainsi : « Pour moi, la toile de fond du macronisme, c'est une certaine honte d'être Français. »107 A ses yeux, le président français « n'est plus républicain »108, c'est un « puceau de la pensée », un « nain intellectuel », « exceptionnel d'assurance pour ne rien dire. » 109

Il est aussi connu pour ses réparties et échanges houleux sur les plateaux TV, déclarant par exemple sur le plateau de C Politique, devant l'europhile Marion Van Renterghem, que « les européistes ne savent pas qu'ils sont des fascistes. »110 A l'occasion de la promotion de son ouvrage Les Luttes de classes en France au XXIe siècle, Emmanuel Todd est violemment pris à partie par les chroniqueurs Romain Goupil et Adèle Van Reeth sur le plateau d'On n'est pas couché : Todd riposte en faisant référence au passé du réalisateur, qui était aux côtés des trotskistes soixante-huitards, en qui Todd a toujours vu « une bande d’élitistes bourgeois frauduleux »111.

Publications

Ouvrages

Chronologie des sorties
1976 La Chute finale
1977
1978
1979 Le Fou et le Prolétaire
1980
1981 L'Invention de la France
1982
1983 La Troisième Planète
1984 L'Enfance du monde
1985
1986
1987
1988 La Nouvelle France
1989
1990 L'Invention de l'Europe
1991
1992
1993
1994 Le Destin des immigrés
1995
1996
1997
1998 L'Illusion économique
1999 La Diversité du monde
2000
2001
2002 Après l'empire
2003
2004
2005
2006
2007 Le Rendez-vous des civilisations
2008 Après la démocratie
2009
2010
2011 Allah n'y est pour rien !
L'Origine des systèmes familiaux, Tome 1
2012 L'Invention de la France, nouvelle édition
2013 Le Mystère français
2014
2015 Qui est Charlie ?
2016
2017 Où en sommes-nous ?
2018
2019
2020 Les Luttes de classes en France au XXIe siècle
2021
2022 Où en sont-elles ? Une esquisse de l'histoire des femmes
À venir L'Origine des systèmes familiaux, Tome 2
  • La Chute finale : Essai sur la décomposition de la sphère soviétique, Paris, Éditions Robert Laffont, coll. « Libertés 2000 »112, décembre 1976 (ISBN 2221103270). Réédition revue et augmentée en avril 1990, Paris, Éditions Robert Laffont (ISBN 978-2221068434) puis une nouvelle édition en juin 2004, Paris, Éditions Robert Laffont (ISBN 978-2221103272). Publié également en anglais (trad. par John Waggoner, 1979 sous le titre The Final Fall: An Essay on the Decomposition of the Soviet Sphere), espagnol, portugais, néerlandais et en italien (trad. par Gabriella Ernesti, 1978)113.
  • Le Fou et le Prolétaire, Paris, Éditions Robert Laffont, coll. « Libertés 2000 », février 1979 (ISBN 978-2221002018). Réédition revue et augmentée en poche en 1980, Paris, Le Livre de Poche, coll. « Pluriel » (ISBN 978-2253024392).
  • L'Invention de la France: Atlas anthropologique et politique, (en collaboration avec Hervé Le Bras), Paris, Éditions Hachette, coll. Pluriel, 1981 (ISBN 978-2253027911). Réédition en poche en janvier 1992, Paris, Éditions Hachette, coll. « Pluriel inédit » (ISBN 978-2010093548). Nouvelle édition revue et augmentée en février 2012, Paris, Gallimard, coll. « NRF Essais » (ISBN 978-2070136438) [4].
  • La Troisième Planète : Structures familiales et systèmes idéologiques, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Empreintes »114, janvier 1983 (ISBN 978-2020063418). Publié en italien (1985) et en anglais (trad. David Garrioch) sous le titre Explanation of Ideology: Family Structure & Social System, Oxford, Blackwell, série "Family, Sexuality and Social Relations in Past Times", 1985 (ISBN 978-0631137245).
  • L'Enfance du monde : Structures familiales et développement, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Empreintes », septembre 1984 (ISBN 978-2020069342). Publié en anglais en juin 1987, traduit par Richard Boulin, sous le titre The Causes of Progress: Culture, Authority, and Change, série "Family Sexuality and Social Relations in Past Times", New York, Blackwell Publishers (ISBN 978-0631145660).
  • La Nouvelle France, Paris, Éditions du Seuil, coll. « L'Histoire immédiate », avril 1988 (ISBN 978-2020100908). Nouvelle édition mise à jour en poche en avril 1990, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points Politique » (ISBN 978-2020121088). Publié en anglais sous le titre The Making of Modern France: Ideology, Politics and Culture (1988).
  • L'Invention de l'Europe, Paris, Éditions du Seuil, coll. « L'Histoire immédiate », avril 1990 (ISBN 978-2020115728). Réédition en poche en octobre 1995, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points Essais », 704 pp. (ISBN 978-2757854167) avec une préface inédite [5]. Une autre version existe, chez le même éditeur mais publiée en mars 1996, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points Essais », 679 pp. (ISBN 978-2020285223). Publié également en japonais en deux tomes en novembre 1992 et juin 1993, traduit par Haruhisa Ishizaki et Hideo Tomatsu, sous le même nom en français et sous-titré Nouvelle société européenne (traduit, original : 新ヨーロッパ大全), Tokyo, Librairie Fujiwara, (ISBN 978-4938661595) et (ISBN 978-4938661595) ; en espagnol, traduit par Richard Elmer, sous le nom La invención de Europa, Barcelone, Tusquets Editores, coll. « Essayo », 1995 (ISBN 978-8472238688) [6] ; en roumain, traduit par Beatrice Stanciu, sous le nom Inventarea Europei, Timişoara, Editura Amarcord, coll. « Ideea europeană », (ISBN 973-8208-24-6) [7].
  • Le Destin des immigrés : Assimilation et ségrégation dans les démocraties occidentales, Paris, Éditions du Seuil, coll. « L'Histoire immédiate », octobre 1994 (ISBN 978-2020173049). Réédition en poche en avril 1997, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points Essais », (ISBN 978-2020314503) [8]. Publié également en allemand (1998). Prix de l'Assemblée nationale 1995, remis le 13 décembre 1995 par le président de l'Assemblée d'alors, Philippe Séguin. [9]
  • L'Illusion économique : Essai sur la stagnation des sociétés développées, Paris, Gallimard, janvier 1998 (ISBN 978-2070748853) [10]. Réédition en poche en août 1999, Paris, Gallimard, coll. « Folio actuel » (ISBN 978-2070410583) avec une préface inédite [11]. Publié en allemand, traduit par Birgit Althaler, sous le titre Die neoliberale Illusion. Über die Stagnation der entwickelten Gesellschaften avec une préface inédite, Zurich, Rotpunktverlag, juillet 1999 (ISBN 978-3858691774) ; en italien (trad. par Giovanni Negro, 2004), en espagnol.
  • La Diversité du monde : Famille et modernité, Paris, Éditions du Seuil, coll. « L'Histoire immédiate », mars 1999 (ISBN 978-2-02-019466-2) composition réunissant La Troisième planète et L'Enfance du monde avec une préface inédite de l'auteur [12]. Réédition en poche sous le titre un peu modifié La Diversité du monde : Structures familiales et modernité, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points Essais », avril 2017 (ISBN 978-2-7578-6312-1) avec une postface inédite de David Le Bris [13].
  • Après l'empire : Essai sur la décomposition du système américain, Paris, Gallimard, septembre 2002 (ISBN 978-2070767106) [14]. Réédition en poche en janvier 2004 avec une postface inédite, Paris, Gallimard, coll. « Folio actuel » (ISBN 978-2070313006) [15]. Traduit notamment en allemand, anglais, espagnol, italien, persan, polonais, suédois et turc.
  • Le Rendez-vous des civilisations, avec Youssef Courbage, Paris, Le Seuil, coll. « La République des idées », septembre 2007 (ISBN 978-2020925976) [16]. Publié en anglais (trad. George Holoch) sous le titre A Convergence of Civilizations: The Transformation of Muslim Societies Around the World, New York, Columbia University Press, juin 2011 (ISBN 978-0231150033) [17]. Publié également en allemand (février 2008), en espagnol, en italien (janvier 2009) et en polonais.
  • Après la démocratie, Paris, Gallimard, novembre 2008 (ISBN 978-2070786831) [18]. Réédition en poche en octobre 2010, Paris, Gallimard, coll. « Folio actuel » (ISBN 978-2070341535) [19]. Publié également en espagnol (octobre 2010).
  • Allah n'y est pour rien !, Paris, Le Publieur, coll. arretsurimages.net, juin 2011. Retranscription d'une émission publiée sur le site d'Arrêt sur images avec Daniel Schneidermann le 4 mars 2011 [20]. Publié également en allemand (août 2011).
  • L'Origine des systèmes familiaux, Tome 1 : L'Eurasie, Paris, Gallimard, août 2011 (ISBN 9782070758425) [21]. Prix Paul-Michel Perret 2012 de l'Académie des Sciences Morales et Politiques [22].
  • L'Invention de la France : Atlas anthropologique et politique (en collaboration avec Hervé Le Bras) nouvelle édition à partir du livre publié en 1981, Paris, Gallimard, coll. « NRF Essais », février 2012 (ISBN 978-2-07-013643-8) [23].
  • Le Mystère français, (en collaboration avec Hervé Le Bras), Paris, Le Seuil, coll. « La République des idées », mars 2013 (ISBN 978-2021102161) [24]. Réédition en poche en octobre 2015, Paris, Points (Éditions du Seuil), coll. « Essais », (ISBN 978-2757855409) [25].
  • Qui est Charlie ? Sociologie d'une crise religieuse, Paris, Éditions du Seuil, mai 2015 (ISBN 978-2021279092) [26]. Réédition en poche en janvier 2016, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points Essais », (ISBN 978-2757859575) [27].
    • anglais : Who is Charlie: Xenophobia and the New Middle Class, avec une préface inédite, Cambridge, Polity, septembre 2015, traduction par Andrew Brown (ISBN 978-1509505777) [28].
    • allemand : Wer ist Charlie? Die Anschläge von Paris und die Verlogenheit des Westens, Munich, C.H.Beck, novembre 2015 (ISBN 978-340668633-7) [29].
    • néerlandais : Wie is Charlie?: xenofobie en de nieuwe middenklasse, Amsterdam, De Bezige Bij, octobre 2015 (ISBN 978-9023496557)
  • Où en sommes-nous ? Une esquisse de l'histoire humaine, Paris, Le Seuil, coll. « Sciences humaines », août 2017 (ISBN 9782021319002)115. Réédition en poche en septembre 2018, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points Essais », 624 pp. (EAN 978-2757874110)116. Traduit en anglais sous le titre Lineages of Modernity: A History of Humanity from the Stone Age to Homo Americanus, Cambridge, Polity Press, juin 2019 avec une préface inédite (ISBN 9781509534470)117 [30] ; en allemand sous le titre Traurige Moderne: Eine Geschichte der Menschheit von der Steinzeit bis zum Homo americanus, Munich, C.H.Beck, juillet 2018, avec une préface inédite, dont une partie intitulée "Im Einklang mit der deutschen Historischen Schule", et une postface remaniée et étendue (ISBN 978-3406724756)118 ; en portugais sous le titre Onde Estamos? Uma outra visão da história humana, Lisbonne, Temas e Debates, juin 2018 (ISBN 978-9896444938)119 ; en italien sous le titre Breve storia dell'umanità. Dall'homo sapiens all'homo oeconomicus, Gorizia, Libreria Editrice Goriziana, coll. « La clessidra di Clio », mai 2019 (ISBN 978-8861025691)120
  • Les Luttes de classes en France au XXIe siècle avec Baptiste Touverey comme collaborateur121, Paris, Seuil, coll. « Sciences humaines », janvier 2020 (ISBN 978-2021426823). Réédition en poche en septembre 2021, Paris, Seuil, coll. « Points Essais », 480 pp. avec une préface inédite (ISBN 978-2757891124)122.
  • Éloge de l'empirisme - Dialogue sur l'épistémologie des sciences sociales, dialogue avec Marc Joly, Paris, CNRS, juin 2020 (ISBN 978-2271133410).
  • Où en sont-elles ? Une esquisse de l'histoire des femmes, Paris, Seuil, janvier 2022 (ISBN 9782021406474).
  • À venir : L'Origine des systèmes familiaux, Tome 2 : l'Afrique, l'Amérique et l'Océanie.

En japonais, traduits et inédits (traduction approximative) :

  • Un avertissement au peuple japonais : l'empire allemand va détruire le monde (trad. Shigeki Hori) (titre original :「ドイツ帝国」が世界を破滅させる 日本人への警告 (文春新書)), Tokyo, Bungeishunjū, mai 2015, 232 p. (ISBN 978-4166610242) [31].
  • Arrogance allemande et isolation du Japon : de la crise grecque aux pays musulmans dialogue avec le journaliste Akira Ikegami (trad. Shigeki Hori) (titre original : ドイツの傲慢 日本の孤立 ギリシャ危機からイスラム国問題まで) (publié originellement en deux parties dans l'hebdomadaire Weekly Bunshun), Tokyo, Bungeishunjū, aout 2015 [32].
  • Qui est Charlie ? Discrimination raciale et la chute de l'Europe occidentale (trad. Shigeki Hori) (titre original : シャルリとは誰か? 人種差別と没落する西欧), Tokyo, Bungeishunjū, janvier 2016, 320 p. (ISBN 978-4-16-661054-9) [33].
  • Le globalisme détruit le monde avec Ha-joon Chang, Takashi Nakano, Satoshi Fujii, Shibayama Katsura-Futoshi (trad. Shigeki Hori) (titre original : グローバリズムが世界を滅ぼす), Tokyo, Bungeishunjū, juin 2016, 256 p. (ISBN 978-4-16-660974-1) [34].
  • Le problème n'est pas la Grande-Bretagne mais l'Union européenne (théorie de l'État au XXIe siècle) (trad. Shigeki Hori) (titre original : 問題は英国ではない、EUなのだ), Tokyo, Bungeishunjū, septembre 2016, 256 p. (ISBN 978-4-16-661093-8) [35].
  • Le futur du monde : démocratie de casino et capitalisme impérial (titre original : 世界の未来 ギャンブル化する民主主義、帝国化する資本) avec Pierre Rosanvallon, Wolfgang Streeck et James Hollifield, Tokyo, Asahi Shimbun, février 2018, 200 p. (ISBN 978-4022737526) [36].
  • Le grand fossé : la nouvelle société stratifiée engendrée par l'éducation (trad. Mai Ohno) (titre original : 大分断 教育がもたらす新たな階級化社会), Kyoto, PHP研究所, juillet 2020, 224 p. (ISBN 978-4569846842) [37].

Contribution à des ouvrages

  • Emmanuel Matteudi, Structures familiales et développement local, préface d'Emmanuel Todd, Paris, Montréal, l'Harmattan, 1997, 334 p. (ISBN 978-2738451477). [38]
  • Friedrich List, Système national d'économie politique, préface d'Emmanuel Todd, collection Tel, Gallimard, 1998, 588 p. (ISBN 2-07-075340-9). [39]
  • Jean-François Dortier (dir.), Familles. Permanence et métamorphoses, Éditions Sciences Humaines, 2002, 336 p. (ISBN 9782912601162) [40]
  • Anatol Lieven, Le nouveau nationalisme américain, préface d'Emmanuel Todd, Paris, J. C. Lattès, 2005, 488 p. (ISBN 978-2070319756). [41]
  • Arnaud Montebourg, Votez pour la démondialisation ! : la République plus forte que la mondialisation, préface d'Emmanuel Todd, Paris, Flammarion, 2011, 86 p. (ISBN 978-2081268838). [42]
  • Thomas Rabino, De la guerre en Amérique : Essai sur la culture de guerre, préface d'Emmanuel Todd d'après une critique du livre publiée dans Marianne123, Paris, Perrin, août 2013, édition poche revue et augmentée, 540 p. (ISBN 978-2262042721).
  • Pascal Boniface, Les intellectuels intègres, participation sous forme d'entretien avec l'auteur précédé d'une note biographique (p. 233-256), Paris, Jean-Claude Gawsewitch Éditeur, 2013, 417 p. (ISBN 978-2-35013-417-8). [43]
  • Jacques Baguenard, Hervé Thouément, René Pérez, Erwann Charles, L'automne des bonnets rouges : de la colère au renouveau, préface d'Emmanuel Todd, Brest, Dialogues (Regards croisés), 2013, 225 p. (ISBN 978-2-91813591-3) [44].
  • François Ruffin, "Pauvres actionnaires !" Quarante ans de discours économique du Front National passés au crible, suivi d'un entretien avec Emmanuel Todd intitulé « Le grand détraquage », Amiens, Fakir Éditions, 2014, 117 p. (ISBN 978-2369210078)[45]
  • Thomas Guénolé, Les Jeunes De Banlieue Mangent-ils Les Enfants ?, préface d'Emmanuel Todd, Le Bord de l’eau, 2015, 224 p. (ISBN 9782356874177). [46]

Articles

  • Mobilité géographique et cycle de vie en Artois et en Toscane au XVIIIe siècle, Annales. Économies, Sociétés, Civilisations, 30e année, no 4, 1975, p. 726–744124,125.
  • La vie intellectuelle française, du Néant à l'Être, Le Débat, vol. 4, no. 4, 1980, p. 84-88126.
  • Une hypothèse sur l'origine du système familial communautaire, avec Laurent Sagart, Diogène, octobre-décembre 1992 (no 160), p. 145-175 (ISBN 2070726789)127.
  • Malaise français, malaise ouvrier ? Sur le malaise français, Le Débat dans le dossier « Drame ou psychodrame ? Sur le malaise français », mai-août 1992/3 (no 70), p. 194-198 (ISBN 2070726789)128,129.
  • Aux origines du malaise politique français. Les classes sociales et leur représentation, Le Débat dans le dossier « La France de Mitterrand, la France après Mitterrand », janvier-février 1995/1 (no 83) (ISBN 2070740641)130,131.
  • Impérialisme ou isolement ?, Le Débat dans le dossier « Droit romain, common law : quel droit mondial ? », mai-août 2001/3 (no 115), p. 69-71 (ISBN 2070761746)132,133.
  • Les États-Unis, l'Europe et le capitalisme, Le Débat, vol. 123, no. 1, 2003, p. 66-69134.
  • Le retour des élites, Sciences Humaines, vol. 204, no. 5, 2009, p. 26135.
  • Participation à l'ouvrage collectif De quoi l'avenir intellectuel sera-t-il fait ? Enquêtes 1980, 2010 avec un retour sur l'article écrit 30 ans plus tôt, Gallimard, coll. « Le Débat », mai 2010 (ISBN 978-2-07-012955-3)136.
  • La guerre économique contre la guerre tout court, Le Débat dans le dossier « Où mène la crise ? », novembre-décembre 2010/5 (no 162), p. 189-191 (ISBN 978-2-07-013199-0)137,138.
  • Mettre l’égalité au centre, Revue du Crieur, vol. 11, no. 3, 2018, p. 48-51139.

Passages audiovisuels

  • Jacques Paugam, Parti pris [Sortir du P.C.], entretien avec Pierre Daix et Emmanuel Todd, diffusé le 25 octobre 1976 sur France culture140.
  • Jacques Paugam, Entretien radiophonique diffusé le 2 novembre 1976 sur France Culture141.
  • Jacques Chancel, Radioscopie, diffusé le 12 novembre 1976 sur France Inter142.
  • Bernard Pivot, Apostrophes, Une idée neuve pour la démocratie, entretien avec Georges Marchais, Pascal Bruckner, Emmanuel Todd, diffusé sur Antenne 2 le 4 mai 1990143.
  • Nicolas Demorand, Les Amphis de France 5, [Les États-Unis, un empire en décomposition], Nancy, Université de Nancy 2, 2003 (51 min).
  • Aubin Hellot, Le Monde selon Todd, film documentaire (53 minutes), 2013144.
  • Thinkerview, Emmanuel Todd : Trahison des élites françaises ?, entretien diffusé en direct en novembre 2018145.

Notes et références

  1. « Emmanuel Todd : Trahison des élites françaises ? », sur Thinkerview, (consulté le )

Voir aussi

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Bibliographie