"Vivre c'est avoir réussi pendant un temps à ne pas déclencher son autodestruction.
Ce qui est nécessaire à la vie d'une cellule, c'est la présence d'autres cellules. Au niveau cellulaire et donc élémentaire, c'est les relations entre les cellules qui déterminent leur survie ou leur disparition. Les relations entre la vie et la mort peuvent ne pas être celle de la destruction mais être de l'ordre des communications. L’immunologie c'est l'étude de l'organe dans notre corps qui nous protège contre les microbes. Comment est-ce que cet organe fait la différence entre le soi et le non-soi, ce qui vient de l'intérieur et ce qui est à l'extérieur ? Comment fait-il la différence entre ce qui n'est pas dangereux et ce qui est sain ? Durant mes études, j'ai été sensibilisé à la question de la mort cellulaire d'abord parce qu'on disait à l'époque que le phénomène d'autodestruction cellulaire jouait un rôle essentiel dans le développement de l'embryon. Par exemple, le fait que nos doigts soient individualisés. Au début du processus nos doigts sont joints par des palmes et à un moment, les cellules qui forment ces palmes s'autodétruisent, et nos doigts sont séparés. C'est ce qui émerge en terme de forme par ce qui est retiré : comme le sculpteur qui fait sa sculpture par ce qu'il retire de la pierre et pas forcément par ce qu'il ajoute. oute cellule fabrique et possède les outils qui lui permettent à tout moment de déclencher son autodestruction et de disparaître. Ce qui fait qu'une cellule survit, c'est qu'elle trouve dans son environnement des molécules émises par d'autres cellules qui l'empêchent de déclencher de s'autodétruire.