La musique de la période classique recouvre par convention la musique écrite entre la mort de Johann Sebastian Bach soit 1750 et le début de la période romantique,
soit les années 1820. Par extension, on appelle « musique classique » (ou grande musique) toute la musique savante européenne, de la musique du Moyen Âge à la musique contemporaine. Il convient donc de bien dissocier la musique de style classique (dont les compositeurs phares sont Christoph Willibald Gluck, Luigi Boccherini, Muzio Clementi, François-Joseph Gossec, Niccolò Piccinni, Giovanni Paisiello, Domenico Cimarosa, Joseph Haydn, Wolfgang Amadeus Mozart, ou certaines des premières œuvres de Ludwig van Beethoven et Franz Schubert), d'avec la musique classique (dite encore musique « savante ») opposée à la musique populaire, en Occident ou ailleurs (on parle de « Musique classique indienne », par exemple).
Avant d'aller plus loin, il convient de remarquer que le terme « classicisme » en musique, n'a que peu de lien avec son emploi dans les autres formes d'art et en littérature particulièrement. Il est frappant de remarquer que les tragédies de Racine sont considérées comme le modèle du théâtre classique français, mais ne sont absolument pas contemporaines de Mozart ou de Gluck et moins encore de Beethoven.
D'autre part, les limites de la période classique en musique sont extrêmement floues, ainsi que le résume Pierre du Colombier : « Comme d'autres termes généraux et vagues désignant une époque littéraire et artistique [...], le mot classicisme défie toute précision1 ».
L'évolution de la musique au XVIIIe siècle comme à toute époque, s'est faite à des rythmes différents selon les compositeurs et les pays. Depuis le XIXe siècle, la période définie comme classique en France a aussi beaucoup évolué dans le temps. Jean-François Paillard situe la musique française classique entre 1600 et la mort de Rameau2 (1764), mais la définition contemporaine se baserait plus sur les compositeurs allemands et autrichiens, renvoyant de façon très discutable les Français de la seconde moitié du XVIIe siècle et la première moitié du XVIIIe à la dénomination « baroque ».
Enfin, la fin de l'ère baroque, ne signifie pas forcément le début de l'ère classique ; on appelle « préclassiques » les compositeurs faisant la charnière, et plus particulièrement ceux de « l'école de Mannheim » et les fils Bach : Carl Philipp Emmanuel Bach, « compositeur révolutionnaire » selon Karl Geiringer3, mais aussi Jean Chrétien Bach, qui exerceront notamment une influence décisive sur le jeune Mozart.
De fait, on ne peut vraiment parler de période classique de la musique germanique dans le plein sens du terme qu'entre 1780 et 1800. La période classique survient juste après la période baroque.