Maurice et Katia Krafft, couple de volcanologues hors du commun, avaient pour quotidien de côtoyer les feux de la Terre aux quatre coins de la planète.
Amicalement surnommés les "volcano devils", ils étaient attirés par les volcans "comme les papillons par la lumière". C’est ainsi qu’ils s’en approchaient toujours plus pour alimenter leur "boulimie d’éruptions", tout en enrichissant un extraordinaire fonds iconographique, à ce jour encore inégalé. Jusqu’à ce 3 juin 1991 où, sur les pentes du volcan japonais Unzen en éruption et malgré leur grande expérience du milieu et des risques volcaniques, le "toujours plus près" se transforma en "un peu trop près" d’une coulée pyroclastique qui leur fut fatale. S’ils connaissaient certes bien les volcans, leur permanent rapport au monde volcanique ne se limitait pourtant pas à en étudier, filmer et photographier les seules manifestations spectaculaires. Partie intégrante de la profonde passion qui les animait, le regard qu’ils portaient sur les volcans laisse encore transparaître, bien après leur disparition, l’expression d’une relation forte, non dénuée d’affectif.